François-Elie Paute, responsable du pôle connaissance de l’association Oulanga Na Nyamba, utilise un GPS pour naviguer à travers la végétation dense jusqu’à la plage d’Apondra, située entre la baie d’Acoua et le village de Mliha, le 18 novembre. Alors que la chaleur et l’humidité rendent la marche difficile, il s’apprête à évaluer l’état de la ponte des tortues marines, un enjeu crucial sur cette partie nord de la Grande-Terre.
Oulanga Na Nyamba est un acteur essentiel dans la protection et le suivi scientifique des tortues marines, particulièrement en période de braconnage. Ces visites sont régulières, surtout après le cyclone Chido, qui a modifié le paysage local, rendant le suivi du braconnage plus complexe. Néanmoins, l’association observe une diminution de cette activité illégale, avec un nombre estimé de tortues braconnées se chiffrant entre 200 et 300 par an. François-Elie attribue cette baisse à une surveillance renforcée des forces de l’ordre, qui ont procédé à plusieurs arrestations de braconniers.
Lors de leurs sorties, François-Elie et son équipe examinent non seulement des carapaces abandonnées marquées, mais aussi les traces laissées par les femelles qui viennent pondre sur le sable. Ces traces sont indicatives du succès des tortues à retrouver le chemin de l’eau après la ponte, une période durant laquelle elles sont particulièrement vulnérables.
L’association Oulanga Na Nyamba met également un point d’honneur à former d’autres groupes, comme l’association Le Regard du cœur, afin d’élargir la protection des plages. Avec des ressources limitées après le cyclone, l’engagement de jeunes issus de la région est particulièrement précieux pour une surveillance accrue des zones côtières. Ben-Abdallah et ses collègues ont pour ambition de mener leurs propres missions de protection proactives, illustrant le dynamisme et l’engagement croissant au sein de la communauté.
Cependant, l’association fait face à de nombreux défis financiers. Après la tempête, les pertes de financement ont nécessité une réorganisation, réduisant l’effectif de l’association de vingt-deux à quatre employés. Bien qu’un nouveau directeur soit attendu, l’incertitude plane sur la viabilité de projets futurs, notamment celui d’un centre de soins pour les tortues, essentiel pour continuer leur mission.
Malgré ces obstacles, Oulanga Na Nyamba persévère dans ses efforts de formation et de sensibilisation, cherchant à rester un pilier de la préservation des tortues marines. Ce combat pour la survie des tortues ainsi que pour la préservation des valeurs associatives revêt une importance capitale dans le contexte des coupes budgétaires. La résilience de ces acteurs locaux est essentielle pour garantir la protection environnementale et sociale de la région.
En conclusion, les efforts continus de l’association Oulanga Na Nyamba, soutenus par des membres engagés et des initiatives locales, apportent une lueur d’espoir dans la lutte contre le braconnage et la préservation de l’écosystème marin. La mobilisation de la communauté pour renforcer la surveillance des plages pourrait porter ses fruits, favorisant ainsi un avenir plus sûr pour les tortues marines et l’environnement dans son ensemble.
